Catherine Cydalisse Paris : une cocotière au Pays de Bray
Qu'est-ce qu'une cocotière au XXe siècle ? C'est une ancienne appellation pour le métier de marchande d'œufs.
Voici l'exemple avec Catherine Cydalisse Paris, qui a vécu au XIXe siècle dans le Pays de Bray.
Petite introduction sur la vie de Catherine Cydalisse Paris
Catherine Cydalisse Paris est née en 1817 à Preuseville, dans le Pays de Bray. Son père, Antoine Paris, était alors journalier et sa mère, Scolastique Campion, fileuse.Elle se marie avec Simplice Horus en 1841 et s'installe à Dancourt avec son époux ; ils ont six enfants et sont journaliers, puis cultivateurs. Deux ans après le décès de son mari, elle se remarie à quarante-cinq ans en 1862 avec Pierre Prudent Benoit, lui-même veuf et habitant Smermesnil.
Catherine Cydalisse adopte le métier de son nouvel époux, marchand d’œufs, et devint ainsi "cocotière".
Elle décède à l'âge de soixante-dix-sept ans pendant l’hiver 1895 à Neufchâtel-en-Bray.
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Panier d'œufs, tableau de Henri Horace Roland Delaporte, 1788. Musée du Louvre, Paris. Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Franck Raux |
Cocotière ou marchande d'œufs
Les poulaillers industriels ne voient le jour que dans les années 1970 ; auparavant, les œufs étaient produits en petite quantité dans les fermes familiales disséminées sur le territoire. Le coquetier, ou cocotier est un marchand ambulant qui collecte ces produits frais (œufs, mais aussi volailles, et même légumes) chez les fermiers pour les revendre en ville, au marché, ou les livrer chez des professionnels, marchands ou artisans de bouche.Lithographie de Carles Vernet de 1815, d'après un dessin de François-Séraphin Delpech. Bibliothèque nationale de France (Gallica) |
Dans la capitale, la marchande d'œufs fait partie des "Cris de Paris". Ces marchands ambulants arpentent les rues depuis le Moyen Âge pour vendre leurs produits ou leurs services, en haranguant les passants à longueur de journée. Sur la lithographie de Carle Vernet, la marchande crie : "tous de six-blanc, à la coque tous les gros œufs, trois de six-blanc, à la coque".
Cocotier, cocotière, coquetier, marchande d'œuf... voici différentes variantes d'appellation du métier sur les actes d'Etat Civil qui concernent Catherine Cydalisse :
- Elle est une "cocotière" lors du mariage de sa fille Ismérie Désirée Horus en 1868 à Smermesnil.
Archives départementales de Seine-Maritime, 4E06093 |
- Son époux est "cocotier" lors du décès de son fils Pierre Aimé Benoit en 1868 à Smermesnil.
Archives départementales de Seine-Maritime, 4E06093 |
- Elle est "marchande d'œuf" lors du mariage de son fils Simplice Joseph Horus en 1875 à Fresnoy-Folny.
Archives départementales de Seine-Maritime, 4E05333 |
- Son second mari est "coquetier" lorsqu'il décède en 1883 à Saint-Pierre-des-Jonquières.
Archives départementales de Seine-Maritime, 4E11809 |
Voici la définition de "coquetier" dans le dictionnaire Littré de 1873-1874, qui cite "coquatier" et "coquassier" comme variantes dans le Berry :
Dictionnaire de la langue française édité par Emile Littré, t. 1. Bibliothèque nationale de France (Gallica) |
Pour conclure, une très belle gravure d'après le peintre du roi Louis XV François Boucher :
La marchande d'œufs, gravure de John Ingram d'après François Boucher. Musée du Louvre, Paris. Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Madeleine Coursaget |
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