Léopoldine Hugo, surnommée Didine
Pour la lettre L du Challenge AZ, j'ai choisi d'évoquer la fille d'un écrivain célèbre, Léopoldine Hugo.
Le 28 août 1824 naît Léopoldine Cécile Marie-Pierre Catherine Hugo au 90 rue Vaugirard à Paris. Elle est le second enfant de Victor Hugo et de sa femme Adèle Foucher.
Elle reçoit le prénom son frère né et mort l'année précédente, qui évoque également le prénom de son grand-père.
L'état civil de Paris ayant été détruit en 1871, il ne reste que la fiche de l'Etat civil reconstitué.
La fillette reçoit le surnom de "Didine". Attribuer des surnoms est à la mode à l'époque : son frère François-Victor sera surnommé Toto, son frère Charles "Charlot" et sa soeur "Dédé".
"Embrasse cette nuit ma Didine et ma Dédé pour moi comme je vais embrasser ton Charlot et ton Toto pour toi." Extrait d'une lettre écrite en 1836 par Victor Hugo à sa femme Adèle.
Louis Candide Boulanger, portrait de Léopoldine Hugo à l'âge de quatre ans.
Maison de Victor Hugo de Paris (CC0 Paris Musées).
Enfant choyée, Didine rencontre les écrivains et personnalités que côtoie son père, et dont certains vont composer des poèmes ou esquisser des dessins dans son album.
Parmi eux se trouve le poète Auguste Vaquerie, fils d'un armateur havrais, qui invite la famille Hugo à séjourner dans la maison familiale de Villequier à l'été 1838.
De tendres sentiments naissent entre la jeune Didine et Charles Vaquerie, frère d'Auguste. Ils se marient le 15 février 1843 à Paris.
photographie d'Auguste Vacquerie entre 1853 et 1855.
Maison de Victor Hugo de Paris (CC0 Paris Musées).
Le 4 septembre 1843, face à Villequier, ils décident de traverser la Seine dans un canot avec l'oncle de Charles, Pierre, et le fils de ce dernier Arthur. Le canot chavire et Charles tente en vain de sortir Léopoldine de l'eau. Les quatre passagers meurent noyés.
Victor Hugo, en voyage, apprend la fin tragique de sa fille dans un journal en lisant le récit d'Alphone Karr.
Léopoldine et Charles sont enterrés dans le cimetière de l'église Saint-Martin de Villequier.
Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Victor Hugo, extrait de "Demain, dès l'aube…", poème XIV de Pauca meae (quelques vers pour ma fille), livre quatrième des Contemplations.
Et, les bras enlacés, doux couple frissonnant,
Ils se sont en allés dans l’ombre ; et, maintenant,
On entend le fleuve qui pleure.
Victor Hugo, extrait de "Charles Vacquerie", poème XVII de Pauca meae (quelques vers pour ma fille), livre quatrième des Contemplations.
Sources :
- Collections des musées de la Ville de Paris.
- Explications sur la mode des surnoms avec l'exemple des surnoms proposés dans un guide de 1925. Marie-Anne Paveau, "Nom d'un prénom", La pensée du discours, Hypotheses.
- Fernand Letessier, "Note critique sur Pierre Georgel : L'album de Léopoldine Hugo au Musée Victor Hugo à Villequier", Bulletin de l'Association Guillaume Budé,1968 2-3 pp. 332-333 (disponible sur Persée).
- Alfred Asseline, Victor Hugo intime : mémoires, correspondances, documents inédits, 1885 (disponible sur Gallica).
- "Victor Hugo à Villequier, dans le souvenir de Léopoldine", Patrimoine Normand.
- Philippe Landru, "Victor Hugo et sa famille", Cimetières de France et d'ailleurs.
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