Georges Bellet : un Zouave mort à la Bataille de Verdun
Histoire d'un zouave Mort pour la France lors de la Première Guerre Mondiale. Sa petite taille lui permet d'échapper dans un premier temps à la Première Guerre Mondiale, mais, avec les premières pertes, les conditions d'exemption sont allégées. En 1915, il devient un zouave, en intégrant le 4e Régiment des Zouaves. Il meurt au combat l'année suivante sur le front meusien, deux jours avant la fin de la Bataille de Verdun.
Il est maintenu réformé lorsque s'engage la Première Guerre Mondiale, en août 1914.
Cependant, suite aux premières défaites militaires et aux importantes pertes humaines, le Ministère de la Guerre cherche à recruter plus d'effectifs. C'est ainsi que, suite au décret du 9 septembre 1914, sont mis en place des conseils de révision pour réexaminer les exemptés et réformés des classes antérieures à 1910.
Georges Bellet passe devant le conseil de révision de la Seine-Inférieure du 23 octobre 1914, et est classé « service armé ».
Une exemption provisoire
Convoqué dans la classe 1905, Georges Bellet, terrassier né et domicilié à Dieppe, est exempté du service militaire pour "arrêt de développement". La taille indiquée dans sa fiche matricule peut nous renseigner sur son physique : 1,53 mètre, soit... un millimètre de moins que la taille minimum requise !Il est maintenu réformé lorsque s'engage la Première Guerre Mondiale, en août 1914.
Cependant, suite aux premières défaites militaires et aux importantes pertes humaines, le Ministère de la Guerre cherche à recruter plus d'effectifs. C'est ainsi que, suite au décret du 9 septembre 1914, sont mis en place des conseils de révision pour réexaminer les exemptés et réformés des classes antérieures à 1910.
Georges Bellet passe devant le conseil de révision de la Seine-Inférieure du 23 octobre 1914, et est classé « service armé ».
Bulletin humoristique de conscrit, Musée de l'Armée de Paris Photo (C) Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Emilie Cambier |
Intégration au 4e Régiment de Zouaves
Georges Bellet est incorporé au 4e Régiment de Zouaves le 23 mars 1915.Insigne régimentaire du 4e Zouaves Collection particulière (Wikipedia) |
Les Zouaves sont une troupe de soldats de l'armée française créée en 1831 lors du début de la conquête de l'Algérie. Ils étaient composés à l'origine de soldats recrutés parmi la population locale, notamment des Kabyles de la confédération des Zouaoua, d'où est tiré le nom Zouave. Ce sont ensuite des Français qui intègrent les Zouaves. En 1852 sont créés les trois premiers Régiments de Zouaves, dont le Régiment des Zouaves de la Garde Impériale, qui est défait à Metz en 1870.
Créé en 1870 à partir des soldats issus de ce dernier régiment, le 4e Régiment de Zouaves (4e Zouaves) est un régiment d'infanterie de l'Armée d'Afrique, qui dépend de l'Armée de Terre et est parmi les plus décorés de l'Armée Française. Au début de la Première Guerre Mondiale, il est composé de sept bataillons basés en Tunisie, au Maroc et en France, à Rosny-sous-Bois.
Pourquoi Georges Bellet y est affecté à ce régiment lié aux colonies ? Les troupes sont composées des Français venant des colonies nord-africaines, et majoritairement de Français de métropole, notamment pour les bataillons basés en France. L'affectation s'est faite en fonction des besoins des régiments au moment où il a été déclaré apte au combat.
Il reçoit son instruction militaire de mars à octobre 1915 au Fort de Rosny, au Nord-Est de Paris, affecté au 4e Zouaves depuis 1901.
Carte postale des années 1900-1920 : entrée du Fort de Rosny Archives départementales de Seine-Saint-Denis |
En 1914, les Zouaves portent un uniforme quasi similaire à celui de 1831, inspiré des tenues kabyles et adapté au climat chaud d'Algérie. C'est une tenue appelée « à l'orientale » et conçue pour les guerres d'Afrique, qui comprend une chéchia garance sur la tête, une large ceinture de 3 mètres enroulée autour de la taille, un pantalon bouffant blanc en été et garance en hiver, et un gilet sans manche sur une veste courte. Cet uniforme assez folklorique, très apprécié du public, est peut-être à l'origine de l'expression "faire le zouave".
Courant 1915, la tenue devient moins colorée et plus chaude pour s'adapter à la guerre de tranchées, avec une couleur caractéristique : le moutarde, et la chéchia est remplacé par une capote et un casque Adrian.
Georges Bellet rejoint le front le 6 décembre 1915. Le 4e Zouaves est alors positionné sur le front belge, depuis octobre 1914. Il occupe le secteur des dunes et de Nieuport-les-Bains, première ville du front Ouest, située au bord de la Mer du Nord. Les Allemands ont été repoussés derrière les polders de l'Yser, qui ont été inondés. Les tranchées sont aménagées dans le sable avec des sacs de terre ou de sable.
Sur place, le régiment effectue des travaux d'aménagement, afin de mieux se protéger des tirs ennemis ; on peut imaginer que le métier de terrassier de Georges Bellet a été tout à fait approprié à ce type de taches. Les périodes de calme alternent avec de violents bombardements.
Le 4e Régiment de Zouaves quitte Nieuport le 20 avril 1916.
Le 4e Régiment de Zouaves arrive le 30 mai pour relever les troupes sur la Cote 304. La description de l'Historique du Régiment rend compte d'un paysage dévasté par la guerre : "Voici les Zouaves sur la colline sans nom, au milieu des morts, séparés par un cercle de feu du reste du monde. […] Les tranchées et les boyaux ont disparu sous l'incessant marmitage, il faut se contenter des trous d'obus pour s'abriter. La terre a cet aspect lunaire, cet aspect de fourmilière croulante qu'on ne voit qu'à Verdun." Les zouaves doivent subir la pluie, la boue, les bombardements incessants et les difficultés de ravitaillement qui peuvent entraîner des infections (dysenterie). Une violente attaque allemande est lancée le 9 juin, puis une contre-attaque le 1er juillet. Le régiment reste sur le front jusqu'au 12 juillet.
Le 4e Zouaves arrive dans le secteur de Souville Vaux-le-Chapitre le 4 août 1916, et doit faire face dès le lendemain à une offensive des Allemands qui réussissent à passer des lignes françaises. Le 8 août, ce sont les zouaves qui lancent une attaque et réussissent à reprendre 300 mètres de tranchées. Relevé le 17 août, le régiment reçoit sa première citation à l'Ordre de l'Armée.
Les zouaves bénéficie d'une période de repos pendant près de trois mois et stationnent au village de Tronville-en-Barrois.
Le 21 octobre, les zouaves repartent sur le front, transportés en camion-auto jusqu'à Verdun. Ils ont pour mission de rejoindre le 8e Tirailleurs vers la tranchée Guerné, à proximité du village de Douaumont, dans le cadre d'une attaque planifiée par l'Armée française pour reprendre Thiaumont, Douaumont et Vaux. L'assaut est fixé à 10h39 le 24 octobre. "Ce fut un spectacle épique, émouvant à l'extrême, tirant des larmes aux plus insensibles, de voir nos fantassins devancer l'heure, sortir en avant des parallèles, et, masqués par la brume, s'aligner sur le terrain comme à l'exercice", selon l'Historique du Régiment. Deux heures plus tard, les troupes atteignent les pentes Nord du Ravin de la Dame en faisant un bataillon allemand prisonnier. Après avoir traversé le ravin de la Couleuvre, ils contrôlent au soir le site dominant le ravin du Helly, à proximité du village de Douaumont, et à l'ouest du fort de Douaumont, qui a été repris au même moment par le régiment d'infanterie coloniale du Maroc (RICM).
Le 4e Zouaves obtient sa deuxième citation à l'Ordre de l'Armée : "Chargé d'enlever deux positions ennemies successivement sur un front de huit cents mètres et une profondeur de plus d'un kilomètre, habilement dirigé par son Chef, le Lieutenant-Colonel Richaud, a accompli sa mission en moins de quatre heures, avec sa froide bravoure habituelle, faisant plus de 1500 prisonniers dont 45 officiers, capturant 10 mitrailleuses. A arraché ce cri d'admiration d'un officier supérieur Allemand fait prisonnier au cours de l'action : « Vos hommes sont les plus beaux soldats que j'aie jamais vus de ma vie, et c'est pour moi une consolation d'être vaincu par eux »."
Le 11 décembre, les zouaves quittent leur casernement de Tronville-en-Barrois pour rejoindre Verdun en camions-autos. Ils doivent participer à une nouvelle attaque de l'Armée française pour reprendre les positions allemandes et dégager totalement les abords du fort de Douaumont. Leur objectif est d'atteindre le Nord de la route de Louvemont et la Ferme des Chambrettes. L'assaut est programmé le 15 décembre à 10 heures. Auparavant, les positions allemandes sont abondamment pilonnées. Les zouaves, partis de la position conquise le 24 octobre dernier, avancent en première ligne sur le ravin du Helly, traversent ensuite le ravin de la Goulette puis le boyau de Chauffour et atteignent leur premier objectif à 11h15 sur la route de Louvemont. Ils font de nombreux prisonniers allemands. Ils rejoignent la ferme des Chambrettes à 15h20. Les Allemands réagissent dans la soirée et reprennent le secteur de la ferme.
Le lendemain, les soldats doivent tenir leurs positions face aux contre-attaques allemandes et subissent le froid et l'humidité. Selon l'Historique du régiment : "Nos hommes eux, se trouvent déjà dans un état lamentable. Dans l'eau jusqu'aux genoux, enduits jusqu'au sommet de leur casque d'une boue gluante, ils commencent à éprouver la morsure du froid. La paralysie les gagne, leurs pieds gèlent. Grelottants de fièvre, mais stoïques quand même, ils restent là sans quitter le poste, paquets de hardes et de boue, immobiles, silencieux, statues de glace vivantes et douloureuses, mais ce sont les soldats de Douaumont. Leur prestige suffit pour assurer la garde du terrain qu'ils viennent de conquérir. Ils tiendront la route de Louvemont".
C'est pendant cette journée que meurt Georges Bellet sur le champ de bataille, à Louvemont. Il est cité à l'ordre du régiment avec deux autres zouaves morts dans les mêmes circonstances :
Les zouaves réussissent à reprendre la ferme de la Chambrette le 18 décembre, avec l'appui de l'artillerie. Lorsque le régiment revient à Verdun, il a perdu les trois quarts de son effectif. "Et ceux qui restaient ne défilaient que lentement, péniblement, comme s'ils eussent marché pieds nus sur un sol hérissé d'aiguilles", selon l'Historique du Régiment. Le 4e Zouave obtient sa troisième citation à l'armée.
C'est la fin de la Bataille de Verdun, qui a fait en dix mois 306 000 morts et 406 000 blessés, et à l'issue de laquelle les Français et les Allemands se retrouvent aux mêmes positions qu'en février 2016.
Georges Bellet reçoit la médaille militaire à titre posthume, par publication au Journal Officiel du 11 décembre 1920.
Son nom est inscrit sur sur une plaque commémorative à l'intérieur de l'église Saint-Rémi de Dieppe, ainsi que sur le monument aux morts du Square Carnot.
Mort à trente-et-un ans, il laisse un fils de deux ans, et une veuve de vingt-neuf ans, Henriette Blanche Mouquet, enceinte, qui donne naissance six mois plus tard à un second fils.
Vous pouvez retrouver la généalogie de Georges Bellet sur mon compte Geneanet.
Principales sources :
Vie de Georges Bellet :
Courant 1915, la tenue devient moins colorée et plus chaude pour s'adapter à la guerre de tranchées, avec une couleur caractéristique : le moutarde, et la chéchia est remplacé par une capote et un casque Adrian.
Tenue de sergent du 3e Régiment de Zouaves en 1915 conservée au Musée de l'Armée de Paris
Photo (C) Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Tony Querrec
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Le 4e Zouaves sur le front belge
Georges Bellet rejoint le front le 6 décembre 1915. Le 4e Zouaves est alors positionné sur le front belge, depuis octobre 1914. Il occupe le secteur des dunes et de Nieuport-les-Bains, première ville du front Ouest, située au bord de la Mer du Nord. Les Allemands ont été repoussés derrière les polders de l'Yser, qui ont été inondés. Les tranchées sont aménagées dans le sable avec des sacs de terre ou de sable.Sur place, le régiment effectue des travaux d'aménagement, afin de mieux se protéger des tirs ennemis ; on peut imaginer que le métier de terrassier de Georges Bellet a été tout à fait approprié à ce type de taches. Les périodes de calme alternent avec de violents bombardements.
Photographie de zouaves à proximité d'une mitrailleuse sur le front de Nieuport-les-Bains © Conservatoire Régional de l'Image / Nancy Lorraine - CIL20-101 |
Le 4e Zouaves dans la Bataille de Verdun : mai-décembre 1916
Après une période d'exercices, le régiment est envoyé sur le front de Verdun, où les Allemands ont lancé une importante offensive depuis le 21 février et ont repris plusieurs positions françaises comme Louvemont, Douaumont ou la Cote 304. C'est le début de la Bataille de Verdun.Le 4e Régiment de Zouaves arrive le 30 mai pour relever les troupes sur la Cote 304. La description de l'Historique du Régiment rend compte d'un paysage dévasté par la guerre : "Voici les Zouaves sur la colline sans nom, au milieu des morts, séparés par un cercle de feu du reste du monde. […] Les tranchées et les boyaux ont disparu sous l'incessant marmitage, il faut se contenter des trous d'obus pour s'abriter. La terre a cet aspect lunaire, cet aspect de fourmilière croulante qu'on ne voit qu'à Verdun." Les zouaves doivent subir la pluie, la boue, les bombardements incessants et les difficultés de ravitaillement qui peuvent entraîner des infections (dysenterie). Une violente attaque allemande est lancée le 9 juin, puis une contre-attaque le 1er juillet. Le régiment reste sur le front jusqu'au 12 juillet.
Carte postale : La Cote 304 Geneanet |
Le 4e Zouaves arrive dans le secteur de Souville Vaux-le-Chapitre le 4 août 1916, et doit faire face dès le lendemain à une offensive des Allemands qui réussissent à passer des lignes françaises. Le 8 août, ce sont les zouaves qui lancent une attaque et réussissent à reprendre 300 mètres de tranchées. Relevé le 17 août, le régiment reçoit sa première citation à l'Ordre de l'Armée.
Soldats français dans une tranchée creusée dans un bois : photographie prise dans le secteur du fort de Souville © Conservatoire Régional de l'Image / Nancy Lorraine - CIL29-68 |
Les zouaves bénéficie d'une période de repos pendant près de trois mois et stationnent au village de Tronville-en-Barrois.
Une cérémonie de remise de décorations à des soldats du 4e Régiment de Zouaves, dont on voit le chiffre au fond de la scène Geneanet |
Le 21 octobre, les zouaves repartent sur le front, transportés en camion-auto jusqu'à Verdun. Ils ont pour mission de rejoindre le 8e Tirailleurs vers la tranchée Guerné, à proximité du village de Douaumont, dans le cadre d'une attaque planifiée par l'Armée française pour reprendre Thiaumont, Douaumont et Vaux. L'assaut est fixé à 10h39 le 24 octobre. "Ce fut un spectacle épique, émouvant à l'extrême, tirant des larmes aux plus insensibles, de voir nos fantassins devancer l'heure, sortir en avant des parallèles, et, masqués par la brume, s'aligner sur le terrain comme à l'exercice", selon l'Historique du Régiment. Deux heures plus tard, les troupes atteignent les pentes Nord du Ravin de la Dame en faisant un bataillon allemand prisonnier. Après avoir traversé le ravin de la Couleuvre, ils contrôlent au soir le site dominant le ravin du Helly, à proximité du village de Douaumont, et à l'ouest du fort de Douaumont, qui a été repris au même moment par le régiment d'infanterie coloniale du Maroc (RICM).
Le 4e Zouaves obtient sa deuxième citation à l'Ordre de l'Armée : "Chargé d'enlever deux positions ennemies successivement sur un front de huit cents mètres et une profondeur de plus d'un kilomètre, habilement dirigé par son Chef, le Lieutenant-Colonel Richaud, a accompli sa mission en moins de quatre heures, avec sa froide bravoure habituelle, faisant plus de 1500 prisonniers dont 45 officiers, capturant 10 mitrailleuses. A arraché ce cri d'admiration d'un officier supérieur Allemand fait prisonnier au cours de l'action : « Vos hommes sont les plus beaux soldats que j'aie jamais vus de ma vie, et c'est pour moi une consolation d'être vaincu par eux »."
Le 4e Zouaves à Douaumont par Georges Bertin Scott, 1916, Musée de l'Armée de Paris
Photo (C) Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Emilie Cambier
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Le 11 décembre, les zouaves quittent leur casernement de Tronville-en-Barrois pour rejoindre Verdun en camions-autos. Ils doivent participer à une nouvelle attaque de l'Armée française pour reprendre les positions allemandes et dégager totalement les abords du fort de Douaumont. Leur objectif est d'atteindre le Nord de la route de Louvemont et la Ferme des Chambrettes. L'assaut est programmé le 15 décembre à 10 heures. Auparavant, les positions allemandes sont abondamment pilonnées. Les zouaves, partis de la position conquise le 24 octobre dernier, avancent en première ligne sur le ravin du Helly, traversent ensuite le ravin de la Goulette puis le boyau de Chauffour et atteignent leur premier objectif à 11h15 sur la route de Louvemont. Ils font de nombreux prisonniers allemands. Ils rejoignent la ferme des Chambrettes à 15h20. Les Allemands réagissent dans la soirée et reprennent le secteur de la ferme.
Dispositif français le 15 décembre 1916 avant l'attaque.
Extrait d'une carte des Armées Françaises dans la Grande Guerre
AFGG, tome IV, 1er volume (Mémoire des Hommes).
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Le lendemain, les soldats doivent tenir leurs positions face aux contre-attaques allemandes et subissent le froid et l'humidité. Selon l'Historique du régiment : "Nos hommes eux, se trouvent déjà dans un état lamentable. Dans l'eau jusqu'aux genoux, enduits jusqu'au sommet de leur casque d'une boue gluante, ils commencent à éprouver la morsure du froid. La paralysie les gagne, leurs pieds gèlent. Grelottants de fièvre, mais stoïques quand même, ils restent là sans quitter le poste, paquets de hardes et de boue, immobiles, silencieux, statues de glace vivantes et douloureuses, mais ce sont les soldats de Douaumont. Leur prestige suffit pour assurer la garde du terrain qu'ils viennent de conquérir. Ils tiendront la route de Louvemont".
C'est pendant cette journée que meurt Georges Bellet sur le champ de bataille, à Louvemont. Il est cité à l'ordre du régiment avec deux autres zouaves morts dans les mêmes circonstances :
Extrait du Journal des Marches et Opérations du 4e Régiment de Zouaves (Mémoires des Hommes) |
Les zouaves réussissent à reprendre la ferme de la Chambrette le 18 décembre, avec l'appui de l'artillerie. Lorsque le régiment revient à Verdun, il a perdu les trois quarts de son effectif. "Et ceux qui restaient ne défilaient que lentement, péniblement, comme s'ils eussent marché pieds nus sur un sol hérissé d'aiguilles", selon l'Historique du Régiment. Le 4e Zouave obtient sa troisième citation à l'armée.
C'est la fin de la Bataille de Verdun, qui a fait en dix mois 306 000 morts et 406 000 blessés, et à l'issue de laquelle les Français et les Allemands se retrouvent aux mêmes positions qu'en février 2016.
Cadavre d'un soldat sur un champ de bataille près de Louvemont-Côte-du-Poivre (Meuse) © Conservatoire Régional de l'Image / Nancy Lorraine - FLPH118-3742 |
Où repose Georges Bellet ?
Aucune mention de lieu de sépulture n'a été trouvée dans les différents documents militaires, et il n'est pas présent dans la base Sépultures de guerre du site Mémoire des Hommes. On peut supposer que son corps, qui n'a pas pu être évacué immédiatement à cause des combats en cours, a été laissé sur le champ de bataille et fait partie des 130 000 soldats, Français et Allemands, dont les corps ont été recueillis sur le champ de bataille après l'Armistice et reposent désormais dans l'Ossuaire de Douaumont. 52 secteurs sont représentés, dont celui de Louvemont.Ossuaire provisoire de Douaumont : cercueils avec les ossements recueillis par secteur Geneanet |
Georges Bellet reçoit la médaille militaire à titre posthume, par publication au Journal Officiel du 11 décembre 1920.
Son nom est inscrit sur sur une plaque commémorative à l'intérieur de l'église Saint-Rémi de Dieppe, ainsi que sur le monument aux morts du Square Carnot.
Mort à trente-et-un ans, il laisse un fils de deux ans, et une veuve de vingt-neuf ans, Henriette Blanche Mouquet, enceinte, qui donne naissance six mois plus tard à un second fils.
Vous pouvez retrouver la généalogie de Georges Bellet sur mon compte Geneanet.
Principales sources :
Vie de Georges Bellet :
- Etat Civil et fiche matricule : Archives Départementales de Seine Maritime
- Presse locale : La Vigie de Dieppe
- Livre d'or du 4e régiment de zouaves, Weber (Tunis), disponible sur Gallica
- Historique du 4e Régiment de Zouaves 1914-1918, disponible sur Gallica
- Journaux des Marches et Opérations du 4e Régiment de Zouave, disponibles sur Mémoire des Hommes
- Mémoire de maitrise : Le 4e Régiment de Zouaves pendant la première guerre mondiale : la réalité d'une troupe d'assaut, 2001
- Album numérique 14-18 du Centre Image Lorraine
- Fonds de cartes postales des Archives départementales de Seine-Saint-Denis
- Base des cartes postales de Geneanet
- Cartes de l'ouvrage Armées Françaises dans la Grande Guerre (AFGG), disponible sur Mémoire des Hommes
- Réunion des Musées Nationaux
- Article du blog Histoire Généalogie sur la taille des conscrits.
- "Faire le zouave" : explication de cette expression populaire sur le site du Ministère de la Défense.
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